Source : 20minutes.fr
Par Noémie Penot
Publié le 12/09/22 à 09h25
Une « passoire thermique » est un logement dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est classé F ou G, soit un logement particulièrement mal isolé.
La consommation d’énergie est dans (presque) toutes les conversations. Et cela passe notamment par la consommation domestique, qui représentait, en 2020, 49 % du total, selon des données du ministère de la Transition écologique. Pour certains logements, il est possible qu’elle soit excessivement élevée, en raison d’une surconsommation due à un logement mal isolé.
Comment se répartissent ces déperditions thermiques ? Teksial, qui propose des solutions sur-mesure pour l’énergie, a communiqué à 20 Minutes les chiffres suivants : 25 % à 35 % de la chaleur d’un logement s’échappent par la toiture, 20 à 25 % par l’air renouvelé, 15 à 20 % par les murs, 10 à 15 % par les fenêtres, 5 à 10 % par les ponts thermiques – tout défaut d’isolation qui entraîne des pertes de chaleur et diminue la résistance thermique de votre logement, d’après TotalEnergies – ainsi que 10 à 15 % par les planchers.
Et pour évaluer tout ça, il y a le fameux diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce dernier renseigne sur la performance énergétique d’un logement ou d’un bâtiment via une note allant de A à G. Et quand l’étiquette indique F ou G, le logement est considéré comme « passoire thermique ». Selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique, ils sont au nombre de 5,2 millions en France. Mais les jours de leur mise en location sont comptés d’ici à 2034, sachant que le gouvernement a mis en place le gel de leurs loyers depuis le 24 août. Que vous décidiez de vous lancer dans l’investissement locatif en rachetant une « passoire », ou que vous souhaitiez alléger les factures en rénovant votre logement, 20 Minutes vous indique la marche à suivre.
Gérer au mieux l’étape des travaux
Alors, comment se lancer ? Si Alain Brossais, directeur des stratégies et des relations territoriales à l’Anah, estime qu’il est « possible de rénover sa maison soi-même pour arriver au moins à la lettre D », il reconnaît que cela reste « complexe d’un point de vue technique ». « Il ne faut pas que vous vous lanciez tout seul », prévient lui Jean-Dominique Masseron, directeur réglementaire et affaire publique chez Teksial. Pour commencer, il faut constituer un dossier auprès d’une « entreprise mandataire de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) », précise ce dernier, « puisqu’elles sont les seules à pouvoir le faire ».
Il faut ensuite faire réaliser un audit énergétique de votre logement, qui « doit permettre, à partir d’une analyse détaillée des données du bâtiment, d’établir une proposition chiffrée et argumentée de programmes d’économie d’énergie », d’après l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Son prix se situe entre 500 et 1.000 euros, et seul un professionnel agréé RGE est en mesure de le réaliser. Ce dernier pourra aussi réaliser vos travaux par la suite, pour un total pouvant aller de 15.000 à 60.000 euros environ. Et vous ne serez éligible aux aides que si ce sont des artisans RGE qui s’en chargent. Pour les trouver, rendez-vous sur le site de l’ Anah, ou bien « contactez un conseiller France Rénov’ qui saura vous aiguiller », dit Alain Brossai
De nombreuses aides pour financer les travaux
Côté financement, donc pas de panique. Des aides directes existent, aussi bien pour l’audit que pour les rénovations, mais elles « sont encore peu connues des particuliers », regrette Jean-Dominique Masseron. Pour la plupart, elles sont calculées en fonction des ressources du ménage. L’Anah en propose notamment deux, « MaPrimeRénov », qui peut monter jusqu’à 70.000 euros, et « MaPrimeRénov’ Sérénité », anciennement « Habiter Mieux Sérénité », qui peut atteindre 18.000 euros. Elles ciblent trois types de propriétaires : les occupants, les bailleurs et les copropriétaires. Depuis le 1er janvier 2022, la première est réservée aux logements qui ont plus de 15 ans. « MaPrimeRénov’ Sérénité » s’adresse, elle, à un public modeste voire très modeste.
D’autres moyens existent pour alléger la facture. Le certificat d’économie et d’énergie (CEE) est réservé aux logements qui ont plus de 2 ans et peut grimper jusqu’à 60.000 euros. Et bonne nouvelle, « MaPrimeRénov’ Sérénité » et le CEE sont cumulables depuis le 1er juillet 2022. Les aides locales de collectivités constituent un levier additionnel pour financer les travaux, notamment l’ éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui peut monter jusqu’à 50.000 euros si le logement est éligible à « MaPrimeRénov’ ».
Trois autres aides existent : le Prêt Avance Mutation, qui sera remboursé au moment de la revente du logement, et dont le maximum est d’environ 50.000 euros, ainsi que le chèque énergie, allant de 49 à 277 euros. Vous pouvez également bénéficier d’une prime « coup de pouce » si les travaux entamés permettent de « baisser la consommation d’énergie primaire (chauffage, climatisation et eau chaude) d’au moins 55 % », selon le gouvernement.